Dans le but de s’assurer de la mise en œuvre effective des résolutions issues de l’atelier sur le triage, la réhabilitation et la réintégration des personnes anciennement associées à Boko Haram tenu à Yaoundé du 26 au 28 avril 2022, une délégation d’experts de l’ONU constituée de Mounia Ben Hammou, représentant la Direction exécutive du Comité de lutte contre le Terrorisme (DECT), May Salem, représentant le Bureau des nations unies pour la lutte contre le Terrorisme (UNOCT) et Brendan Parchidi, expert à l’office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), a été reçue le 12 décembre 2022 par Ministre délégué auprès du Ministre de la Justice, Jean De dieu Momo.
C’est une autre page de l’histoire de la coopération qui lie le Cameroun à l’Organisation des Nations Unies, principalement en ce qui concerne la lutte contre la secte terroriste Boko Haram, qui s’est écrite le lundi 12 décembre 2022. Cette guerre qui sévit dans les 04 pays du bassin du Lac Tchad depuis plusieurs années draine, selon ces experts, un nombre important de repentis dont la prise en charge et la réhabilitation représentent à ce jour un défis pour les Etats. Et dans le but de mettre en place une stratégie régionale permettant de trouver des solutions à ce phénomène sans cesse grandissant, un atelier sur le triage, les poursuites, la réhabilitation et la réintégration des personnes anciennement associées à Boko Haram s’est tenu à Yaoundé du 26 au 28 avril 2022. Atelier à l’issu duquel l’une des recommandations était de mener des consultations auprès des administrations afin d’identifier leurs besoins. D’où la présence des experts onusiens au ministère de la Justice.
Selon Mounia Ben Hammou, représentante de la Direction exécutive du comité de lutte contre le Terrorisme et porte-parole de circonstance, cette visite représente la phase 2 de cette stratégie régionale sur le triage, les poursuites, la réhabilitation et la réintégration des personnes anciennement associées à Boko Haram afin de connaître les besoins de cette institution, pour une réponse efficace et plus appropriée au phénomène.
Le ministre délégué auprès du ministre de la justice a, au nom du ministre d’Etat, ministre de Justice, garde des Sceaux, Laurent Esso, salué l’initiative. Il a par ailleurs remercié les membres de la délégation de l’honneur qui leur est accordé. Il a en effet souligné que le ministère de la Justice, au même titre que le ministère de la défense, accuse le coup causé par ce phénomène de gestion des repentis. Il a relevé par exemple que bien que ces repentis soient jugés par les tribunaux militaires, la prise en charge définitive, pour ceux qui sont fait prisonniers, revient au ministère de la Justice, qui les reçoit en grand nombre, dépassant dans la plupart des cas l’effectif total des lieux apprêtés. Ce qui a des conséquences sur leur prise en charge sanitaire et nutritionnelle entre autres. Il a donc confié aux experts de l’ONU le problème d’insuffisance d’infrastructures tant pénitentiaires que judiciaires, celui de la nutrition de ces prisonniers, entre autres.
C’est sur une note de satisfaction et de promesses mutuelles que le ministre délégué a pris congé de ses invités.